Escapade en Bolivie

Publié le par Maud

J'ai fait une petite infidelite a l'Argentine, suivant les recommandations de Charline et Christian, et de tous les gens croises par la suite et qui etaient passes par la.

Ainsi, continuant sur ma lancee de monter vers le nord de l'Argentine, je passe jeudi dernier la frontiere au niveau de la Quiaca, en compagnie de Diego et Diego (ceux a la guitarre). L'arrivee a Villazon, ville frontiere en Bolivie, m'a doucement secouee. Difficile de dire quoi exactement, mais l'ambiance a subtilement changee, je sens que j'ai quitte ce a quoi je suis mine de rien habituee, mes reperes argentins. Pauvrete ambiante encore moins transparente, agressivite des rabateurs pour les bus, les hotels... Puis grele qui s'abat sur nous pendant qu'on cherche une banque qui n'aurait pas ete victime de la coupure de courant afin de changer notre argent pour prendre le train de la journee qui part 20 minutes plus tard... Bienvenido a Bolivia... Je crois que seule, j'aurais pris mes jambes a mon coup et serait retournee en Argentine, mais bon la je n'ai qu'a suivre le mouvement apres tout, l'electricite revient, je change mon argent, on va chercher le guichetier qui n'est pas a son poste mais sur le quai, malin a 5 minutes du depart, et finalement ouf nous voila dans le train, bien installes, et le paysage qui defile sous nos yeux finit de me calmer et de me convaincre que j'ai bien fait de rester... 3h apres, me voila arrivee a Tupiza, je dis aurevoir aux Diegos qui continuent jusqu'a Oruro, et m'impregne doucement de cette ambiance si differente, tous ces stands de marche dans les rues, la population... Et premier repas typique bolivien, du poulet frit avec des frites et du riz bien sur! je crois que ca rappellera des souvenirs a certains...

Le lendemain je me suis faite plaisir, puisque j'ai un jour de libre avant l'excursion pour laquelle je suis venue, grosse balade de 7h a cheval dans les alentours de Tupiza, on passe de paysages colorees comme dans la quebrada de humahuaca en plein paysages de western, mon guide me raconte son pays, ses paysages, et surtout que les touristes israeliens sont les pires.

Samedi, depart a 9h pour 4 jours d'excursions, du desert du lipez au salar d'uyuni. Nous sommes 5 dans la jeep : un couple suisse, nicolas et caroline, un couple franco-belge, aurelie et cedric, et moi. Notre chauffeur guide au sourire edente s'appelle Florentino, et notre cuisiniere Nilda.

Je ne vais pas reprendre la brochure touristique et vous dire tous les noms des lieux par lesquels nous sommes passes, mais en quatre jours j'ai vraiment vu des lieux surrealistes, merci Charline merci Christian! nous etions en moyenne a 4500 m d'altitude, avec un pic a 5000 m, et des nuits dans des dortoirs rudimentaires a 4200 m. Gare au mal des montagnes, la tete dans un etau, legere nausee, et surtout, le souffle court, on sent qu'il manque d'oxygene, Heureusement ca ne m'a pas empeche de profiter du voyage, mais le pauvre cedric a passee une journee entiere a dormir a l'arriere de la jeep, pour compenser une nuit agitee... Pour contrer au mieux les effets de l'altitude je machais consciencieusement les feuilles de coca, bof je prefere le mate...

Nous avons croise beaucoup de lamas, quelques vigognes (cousin des lamais, mais sauvages), des lapin-ecureuils (je ne savais meme pas que cette bete existait!), des autruches, de loin, et de magnifiques flamands roses dans les lagunes des altitudes. Un tatu egalement, une femme prise en stop au milieu de nul part etait partie l'attraper, nous pensions naivement que c'etait pour nous le montrer, puis nous comprenons qu'il ne passera pas la journee et finira en banjo...  C'est trop pour notre sensibilite de gringos, alors ils nous promettent qu'ils vont le relacher pendant qu'on va faire la visite des galaxies (grotte avec des formations rocheuses etranges en algue mineralisee), mais nous ne sommes pas dupe, la coquine va en profiter pour le trucider vite fait bien fait et le mettre dans son sac. L'histoire finit bien car Cedric etant cameraman professionel et ayant son materiel avec lui, il dit qu'il veut filmer la liberation du tatu. La femme est bien embetee mais ils n'ont plus trop le choix, la pauvre bete est partie en courant et court encore je pense.

Je ne sais pas si mes photos rendront honneur a la laguna verde, vert d'eau magnifique sur fond de volcan, ni a la laguna colorada, teintee rouge par les microorganismes. Le desert de Dali, aux couleurs pastels et ses enormes rochers poses sur les dunes, la douceur de ces volcans tout autour, les geysers de lave et leur fumee de souffre, le bain thermal pres des flamands roses, le silence et la paix du desert que j'aime tant, et l'etendue si blanche, si pure, du Salar a perte de vue. D'apres la legende, ce blanc est le lait repandu du volcan Tapana, qui etait une femme avant (il y a a peu pres 400 and d'apres notre guide, pour qui ca n'est pas vraiment une legende). Celle-ci trompait son ami chilien Samaja avec Potojsi, duquel elle a eu un enfant. Le chlilien realise la tromperie, les deux amants se battent a mort, l'enfant de Potojsi meurt lui aussi, et du lait de la mere nait cette etendue de sel.

Mes photos rendent difficilement l'athmosphere des villages traverses, maisons en adobe (terre), le terrain de foot-basket toujours present meme s'il n'y a que 3 familles qui vivent la, les grandes nattes des boliviennes et leurs tissus si vifs tranchant avec le paysage, la partie de foot gringos contre boliviens, ces enfants-ados qui s'occupent la journee des troupeaux de lamas, qui se goinfrent de feuilles de coca avant le match et remportent facilement la bouteille de coca-cola mise en jeu, face a de pauvres français-australiens-anglais se remettant difficilement de cette partie acharnee a 4200 m d'altitude. Les jolies sourires des enfants qui helas savent deja que rien n'est gratuit et qui ne se laissent prendre en photos qu'en echange d'un stylo ou autre present, j'aurais du y penser.

Ces 4 jours sont passes trop vite, il etait bien agreable de se laisser guider de paysage a couper le souffle a petit refuge autour duquel le vent soufflait (et il faisait vraiment tres froid la nuit...) pendant que l'on degustait les bons repas prepares par Nilda. Mais voila, les autres restent a Uynui, ils continuent en bolivie, je retourne a Tupiza avec Nilda et Florentino, coucher de soleil sur les montagnes boliviennes. Derniere nuit tres courte dans le residencial, bus a 4h du mat, journee de voyage ou de plus en plus fatiguee je me laisse guider dans la premiere auberge de jeunesse qui m'aborde a mon arrivee a... Salta, retour en Argentine.

J'ai quitte la Bolivie a regret, les gens sont adorables, les paysages sauvages, Sucre, Potosi, Tarija, La Paz... j'ai bien failli me diriger vers ca au lieu de rentrer en Argentine, mais il me reste des choses a decouvrir ici aussi, et on m'attend a Mendoza dans une semaine... Une prochaine fois alors.

Publié dans en Argentine...

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
Bien joué le coup du tatu! Pauvre bete! Enfin je dis ça mais d'un autre côté, ici, avant qu'il ne soit protégé, on le mangeait bien en fricassé...<br /> Trop belles tes aventures MAudinette! Vite vite je veux la suite!
Répondre
P
Oui c'est vrai le 'ne reviens jamais' n'était pas dit dans la plus gentille des formes. C'est pas du tout ce que je voulais dire évidemment !!!  :-)<br /> Bien sur maudinette reviens !!<br />  
Répondre
S
Non mais faut pas se vexer maudinette, c'était un compliment à la Pablo...
Répondre
M
c'est pas bete du tout cette histoire d'association Pablo, parcequ' effectivement au rythme ou je vais je vais plus courir longtemps, ou alors tout droit a Bs As.... Mais bon, revenir jamais, faut pas deconner quand meme, je te manque ptet pas a toi, pis de toutes façons t'es trop loin, mais y'a des amis et une famille qui seraient pas mecontents de me revoir, un de ces 4... et vice versa!
Répondre
P
J'aime beaucoup l'histoire du tatu et surtout la dernière phrase du paragraphe.<br /> On a parfois un peu envie de courir avec le tatu, pour fuir les gens méchants qui sont partout. Ou alors plutôt de courir tout court, sans raison, comme tu fais. Les gens essaient déséspérement de me convaincre depuis 3-4 ans que l'Amérique latine c'est quand meme mieux que l'Asie (ce qui est faux, bien entendu) mais à te lire j'en viendrais presque à changer d'avis.<br /> Je propose la création d'une association visant à subventionner ton voyage pour que tu ne reviennes jamais et continue à courir partout autour du monde.
Répondre