Decouverte du Noa

Publié le par maud

 

La musique du cibercafe me met dans l’ambiance pour vous donner des nouvelles : ici la musique folklorique est de rigueur, et meme si le cd gresille un peu, j’entends dans les chansons les noms de ces villages que j’ai traverse les derniers jours : Purmamarca, Tilcara, Mailmara… entrecoupes de mi corazon bien entendu.

 

Le NOA, c’est le Nord-Est Andin de l’Argentine. J’y etais deja a Salta, mais je ne m’etais pas encore immergee dans la region. C’est chose faite! J’ai l’impression d’avoir parcouru des miliers de km depuis mon dernier article, ca n’est pourtant pas le cas ici les richesses sont a portee de main, quelques kilometres et on peut deja de nouveau poser son sac.

 

Je vous avais laisse le lendemain de cette magnifique cabalgata dans les cerros de Salta, jusqu’a l’escuela des manzanos. Apres donc un jour de repos, bien merite je ne sais pas mais dont j’ai bien profite, chez Argentina, je me suis embarquee dans un remis (en gros, taxi partage) direction Cachi, petit village un peu au sud de Salta. Le plan est de visiter les valles calchaquíes en 4 jours, et de revenir le vendredi soir chez Argen pour l’asado avec les gens de la cabalgata, et surtout pour etre prete a partir samedi matin tot, excursion aux salinas avec Argen et des amis a elle. Bon, c’etait le plan.

Le remis passe donc me chercher a la fromagerie d’Argentina (j’en ai profite pour gouter tous les fromages, bon c’est pas du camenbert mais le piquante est pas mal!), puis recupere une petite vieille dans un de ces quartiers improbales qui s’etendent autour des centres villes, ou les chemins terreux remplacent les rues, et les cabanes les maisons, et enfin recupere deux gros pneux qui eux aussi vont a Cachi en remis, ben oui y’a pas de raison. Cette route est certainement l’une des plus extraordinaire que j’ai faites. On s’eloigne de la ville, champs de tabacs, puis champs de lamas (enfin vous m’avez comprise), puis nous rentrons dans les cerros et la route devient chemin. Les jolies montagnes vertes s’assechent peu a peu, deviennent rocailleuses et au detour d’un virage nous voici au farwest, les montagnes sont rouges et sur leurs flancs se dressent les cardones, tres grands cactus. A peine le temps de se remettre de ce paysage pour moi si different, quelques 20000 virages plus tard, la montagne rocailleuse et rouge laisse place a une montagne plus lisse, bien plus haute aussi, nous grimpons et passons le col a quelques 3900 metres. De l’autre cote, mais la je commnençais a m’y attendre, j’avais compris le truc, une grande plaine s’ouvre devant nous, la route est droite a perte de vue, ancien chemin inca, les cactus de nouveau entrent dans le paysage. Apres 4 heures de route, nous arrivons a Cachi. Petites rues pavees impecables, trottoirs sureleves, parois planches, dans un decor de reves, montagnes roses car le soleil se couche, c’est tellement beau comme endroit on a du mal a croire que des gens vivent ici… Mais la nuit tombe, les almacens (epiceries) s’ouvrent a chaque coin de rue (c’est fou, on dirait ici que des que les gens ont un frigo ils mettent une pancarte ici boissons fraiches, on dirait un passe-temps, epicier), le “salon municipal” retentit de la musique du cours de danse folklorique des petits, les comedors eux aussi s’allument, bref la vie reprend. Les touristes, comme moi il faut pas se leurer, sont bien reconnaissables car ici la population est andine avant tout. Et d’ailleurs les touristes sont les seuls a se prendre une biere en terrase, c’est pas tipique j’en conclue. Longue ballade le lendemain dans les hameaux alentours, a observer les fermes de terre, je me suis faite un ami : un chien m’accompagne du debut a la fin. Bon, apres mes plans ont ete un peu contrarie, le soir meme on devait venir me chercher pour m’emmener dans une estancia des vallees calchaquíes, mais au bout de 1h d’attente quand je me decide a appeler j’apprends que la camionnette a casse. Peut-etre demain me dit-on… pour tromper ma deception (je me voyais deja dans l’estancia a partager un bon repas argentin en compagnie du proprietaire du lieu, un ami d’ami d’ami… et de ses trois fils…), j’aborde un français a la fameuse terrasse a touristes pour pas qu’il prenne sa biere tout seul. Comme quoi, finalement je suis capable de tout! Il me parle de la quebrada de humahuaca, ma prochaine destination, et ses recits me font deja rever! Bon, le lendemain vous vous en serez doute, pas de camionette et le temps me manquant je ne peux aller que jusqu’a Seclantas, petit village un peu plus loin dans les vallees calchaquíes. La, pour le coup, je suis vraiment la seule touriste, et c’est certes tres mignon mais la piscina du camping etant vide, je me demande quand meme apres 30 minutes ce que je fous la. Du coup je vous raconte mon remede dans ces cas-la, decouvert a cette occasion : prendre de la hauteur, en l’occurence et c’est souvent le cas ici, monter jusqu’a la croix du chemin de croix du village, et de la profiter de la vue, du coucher du soleil, et se recharger les batteries en dechargeant celles du MP3.

Le lendemain il est deja temps de retourner a Salta, meme route qu’a l’aller mais sous les nuages c’est beaucoup moins impressionant, je redebarque chez Argen, a temps pour l’asado, mais j’apprends par la meme occasion que notre petite viree aux salinas est annulee. J’en profite pour faire une petite parenthese sur les argentins, en general. Ils sont vraiment adorables et hyper accueillants, Mais ils parlent trop, te promettent monts et merveilles, et sont d’ailleurs tout a fait sinceres, mais oui nous allons t’emmeneer decouvrir ca et ca… mais peu de projets voient le jour, je constate depuis maintenant 2 mois! Bon, j’ai compris la leçon, je fais mes plans et arrête de trop compter qu’on me prenne par la main pour decouvrir tout ca! Pour tromper ma deception, tout de meme, et bien je profite du delicieux asado et me sers 2 fois de la tarte chocolat-dulce de leche…

 

Retour donc au terminal de salta (gare routiere), premier bus jusqu’a Jujuy, dont je ne vois que la triste gare routiere puisque j’enchaine directement avec un deuxieme micro qui me depose peu de temps plus tard a Purmamarca. Me voila a l’entree de la Quebrada de Humahuaca.

Purmamarca est connu par sa localisation au coeur du Cerros a los 7 colores. Le meilleur moment pour admirer les couleurs que prennent les montagnes ici sous l’effet des mineraux, jaune souffre, bleu-vert cuivre etc... c’est au lever du soleil. Helas, les nuages couvrent le soleil le dimanche matin, les couleurs n’en restent pas moins superbes. Purmamarca c’est aussi un petit village aux ruelles paves, une petite place, une eglise, un peu trop de magasins d’artisanat a mon gout pour etre vraiment authentique, mais le chanteur folklorique de la peña ou je suis allee manger ne le cache pas, le tourisme sauve le village. Purmamarca enfin, c'est le point de depart d'une petite excursion aux salinas. Je rencontre dans la camionette Marcela et Jessica, deux argentines qui voyagent seules elles aussi et c'est pas frequent! Ca rapproche et nous partageons un mate sur un table de sel des salinas, un lieu eblouissant dans tous les sens du terme, bien au dessus des nuages. Je continue le jour meme jusqu'a Tilcara, ou je visite les ruines pre-inca avec Marcela. Elle enchaine directement sur Humahuaca, j'ai un peu plus de temps je reste la. Peut-etre parce que c'est plus grand, les magasins a touristes sont plus eparpilles et le village me plait bien. J'y mange un civet de lama, pas mauvais du tout, en ecoutant le chanteur du coin nous raconter la tradition de fetes du village, le jour des hommes ou ils sortent faire ce qui leur plait pendant que leur femmes les attendent a la maison, fort heureusement suivi de peu du jour des femmes, meme principe. Peut-etre pas si machos finalement, les argentins ?

Apres une petite randonnee dans le coin, de nouveau bus pour arriver a Humahuaca, au bout de la quebrada. Ce jour la j'avais decide de faire un effort et au lieu de chercher le logement le moins cher, forcement pas dans mon guide et du coup en dehors des mouvements des voyageurs, j'ai fonce direct a l'hostel indique, hostelling internatonial en plus s'il vous plait, si avec ca je ne me trouve pas des compagnons de voyage... bah non, completement excentre, completement vide et plus cher que tous les autres, j'aurais tente au moins! C'est pas grave, j'avais la cuisine pour moi toute seule, et j'ai redecouvert le plaisir de se faire a manger!

De humahuaca se prend un bus pour Iruya, ma derniere destination du coin. Apres 50 km de chenin terreux et rocailleux, soit pres de 3h de seance anti-cellulite pour les fesses, mais surtout le passage d'un col a 4000 m et encore une fois des payasages superbes, nous arrivons a Uruya, petit village a flanc de montagne avec une jolie eglise blanche qui se detache du decor. J'aime bien me ballader dans ses ruelles et regarder la population, je n'ose pas photographier mais imaginez ces grands-mere avec leurs longues tresses, leurs chapeux, leurs tissus colores... Les Andes quoi. Diner tres sympa au comedor du coin, on mange comme a la maison, et avec Yaine et Santiago, un couple d'argentin rencontre grace au couple d'espagnols qui sont loges au meme hospedaje que moi, nous programmons le depart a 6h30 pour aller au petit village de San Isidro. Pas facile de se lever mais c'est tellement agreable de marcher a la fraiche et de voir la montagne se reveiller en meme temps que nous, nous croisons quelques colibris, c'est surtout les anes qui nous accompagnent (ils m'ont aussi accompagnes toute la nuit, c'est fou le boucan qu'ils faisaient sur la place centrale a braire je ne sais pourquoi...). Les 2 petites heures de marche sont recompensees par un cafe con leche dans un tout petit etablissement de San Isidro, village perche en haut d'une falaise, aux chemins etroits de pierre entre les maisons et leurs fours a pain. Nous rentrons a temps pour le bus de retour a Humahuaca. Et nous etions donc tres bien places pour essuyer la tempete, entre 3000 et 4000 metres, sous la pluie, la grele, les eclairs... Il pleut aussi dans le combi, les virages s'enchainent, je me concentre tres fort sur la musique de Jehro dans mes oreilles pour que le froid et ces virages qui pourtant ne m'ont rien fait a l'aller s'arretent, J'ouvre quand meme un peu les yeux pour voir derriere nous les sommets fraichements enneiges. Et on arrive, on est tous entiers, pour s'en remettre on va acheter quelques facturas (patisseries) avec yaine et santiago, et partageons un bon cafe dans l'hostal avec Diego et Diego, deux argentins ayant subis le meme sort que nous. Ma derniere soiree dans la Quebrada sera au chaud dans la cuisine de l'hostal, Yaine est une cuisiniere qui se defend (mais c'est que les carottes etaient tres bien rapees ! ;-), les Diegos grattent la guitarre, voila donc a quoi ressemblent les Cabrel, Goldman et autres chansons de coin de feu argentines.

Petit changement de decor pour finir cet article (ben oui, vous croyez que j'ai ecrit tout ca en une fois!!), toujours un ciber, la musique est moins depaysante puisque dido et shakira s'enchainent, mais la ville autour, c'est autre chose... Me voila a Tupiza, en Bolivie, mais c'est une autre histoire!! Des que je peux, je vous mets les photos de ces derniers jours, j'en suis pas mecontente...

mil besos

Publié dans en Argentine...

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M
C 'est vrai, je n'ai jamais vu l'Amérique Latine, mais à travers tes récits (et tes photos !), je m'en rends que c'est totalement différent de ce que je connais. Et pour etre partie également au bout du monde, je peux bien le dire.<br /> Merci Maudinette pour ce voyage de chaque semaine. Ramène moi un lama si t'as de la place dans ta valise, ;-) !!!!
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C
Génial cet article en temps réel Maudinette! Tes descriptions me font un peu penser aux documentaires qui passaient juste après les épisodes des Cités d'or. Et d'ailleurs, si tu croises Esteban, Zia et Tao, claque leur la bise de ma part ;)<br /> Plein de bisous, vivement la suite et les photos!
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