Cabalgata dans les Cerros
Les dernieres journees de la semaine precedentes passees a se laisser vivre a Salta sont finalement passees bien vite : trainer au lit, petit dejeuner qui traine qui traine lui aussi en compagnie de Florence, un peu de cybercafe, un peu de ballade dans les rues, dejeuner au marche, re-ballade, discussions a l'hostal entre français et surtout avec les permanents de l'hostal, celle-ci nous demande comment se prononce tel ou tel mot pendant qu'elle revise son français, ceux-ci nous parlent de cuisine et de la gastronomie française... Nous avons realises a quel point ils en etaient loin en essayant le resto ou l'un d'eux bossait. En meme temps, la situation en face de la station essence aurait du nous alerter... Bref, vendredi je referme mon sac a dos et me rend chez Argentina, amie donc des Leonard, qui s'occupe d'organiser la cabalgata. On embarque la nourriture, les selles et tous nos sacs a l'arriere de la 4x4 et direction Campo quijano, petit village pret de salta, ou se trouve la maison de campagne d'argentina, les chevaux, et notre point de depart. Petite soiree tranquille avec la Argen, sa fille Marina, 10 ans, et sa niece Lujan, 13. Le lendemain matin, lever matinal : il s'agit de preparer les montures, bien repartir les charges, tout bien attacher... Je regarde un peu avec apprehension la petite mule qui m'est normalement destinee, car derniere arrivee... C'est que ça n'a pas autant de classe... Mais le soleil brille et promet un beau week-end! Comme on recupere d'autres personnes en chemin, on me laisse commencer avec un vrai cheval. Passe la petite frayeur du debut, car on ne monte pas ici comme en France et mon cheval n'a pas trop apprecie ma façon de le diriger, je redecouvre le plaisir de decouvrir les paysages vu de haut. Nous traversons le village et avançons vers la montagne. Les petites fermes en maison de terre toutes simples s'espacent de plus en plus, nous retrouvons la derniere cavaliere qui nous attends avec son mari et un ami qui eux font l'ascension de velo, finalement je garde mon cheval et elle recupere la mule, pas d'ombre au tableau donc!
3 heures d'ascencion, nous voici seuls au monde, nous ne croisons plus d'autres chevaux, montes eux par des argentins-indiens (et non pas d'origine europeenne), qui ont belle allure avec leur poncho noir et rouge, leurs belles bottes de cuir, et leur chapeau. Seul le poste hifi que l'un d'eux avait sous le bras nous rappelle que nous n'avons pas change d'epoque. A chaque courbe du sentier que les chevaux suivent d'un pas assure, alors que sur ma gauche le precipice augmente, augmente, la perspective change et les cerros de Salta devoilent leurs beautes. Nous arrivons finalement, deja ai-je envie de dire, meme si mes jambes ne repondent plus a mes ordres et que mes fesses se sont transformees en deux hematomes douloureux... Le but de notre voyage, la ou nous allons passer la nuit, est un ranchito haut perche, tout simple, dans un decor de reve, pour qui aime le silence et la montagne. Petite pause cafe-gateau, petite ballade pour apprecier le lieu au coucher du soleil, et retour au camp ou les hommes se sont actives autour du feu. Parilla argentine, la soiree s'annonce bien... La nuit est fraiche mais le mate partage rechauffe, et les odeurs de viande grillee me mettent en appetit. A vrai dire je crois que je n'ai jamais mange autant de viande, et en sortant de sous notre petit abris pour une petite marche digestive je decouvre emerveille la voute etoilee, ai-je deja vu autant d'etoiles? Je dors comme un ange sur le tapis de mon cheval recycle en matelas pour la nuit, et meme si le reveil est un peu douloureux (j'ai doute un moment que mes jambes acceptent a nouveau de se plier), redecouvrir au matin le lieux ou nous sommes me recolle le sourire aux levres. La matinee s'annonce tranquille, le mot d'ordre est de profiter de ce refuge avant le retour dans la vallee. J'accompagne Argentina qui va rendre visite a la femme de la ferme "voisine", et dont le mari s'est occupe la veille de nos montures. Ceux sont leurs fils, Angel et Marcelo, qui nous montrent le chemin, entre cactus et cailloux. Il parait incroyable que des gens vivent ici, un endroit uniquement accessible a cheval, mais il y a meme une ecole dans la petite vallee d'en face. Une vie si simple, je me prends a rever de m'installer dans ce coin la, a vivre de mes chevres. Je me demande bien combien de temps je tiendrais, en tout cas quand il est l'heure de repartir, apres un succulent ragout, il est encore trop tot pour moi. Mais je suis la seule a etre en vacances ici alors je me plie aux obligations des autres, nous plions bagages et refaisons la route. Meme chemin mais encore une fois autre perspective, je garde les yeux grands ouverts pour garder dans ma tete ce qui ne rends pas si bien sur mon appareil. Comme nous avons traines, on finit la chevauchee a la nuit, et apres les milliers d'etoiles de la veille, ce sont cette fois les milliers de lucioles dans les champs qui illuminent ma nuit.
Contrairement aux plans annonces, je ne vous ecris toujours pas du nord mais encore de Salta... Et oui, il faut savoir etre flexible decidement, et je pars demain a Cachi, vers le sud de Salta, faire un petit tour de quelques jours avant de retourner a Salta, et oui, encore, car Argentina m'emmene voir les Salinas le prochain weekend!
En attendant mes prochains recits, je vous mets quelques photos de mes aventures dans l'album photo!